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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 22:09

Le conte a, depuis longtemps, pénétré la première institution de la société qu’est l’école ; mais hélas, il est resté un moyen pédagogique, un objet d’analyse et d’évaluation, autrement dit, on lui a détourné sa fonction primaire et majeur qui est le plaisir ; on parlera donc de « lire » un conte ou de le « raconter » par une voix, une âme qui le vivifie dans l’école.

Dans une conversation avec des enseignants du moyen, j’ai constaté qu’ils se divisent en deux catégories : la première considère que le livre est indispensable « lire le conte », leur point de vue pédagogique , ils estiment que la lecture d’un conte est nécessaire pour plus familiariser les élèves avec la langue vu que le français a un statut FLE en Algérie, car ils ont comme toujours mal à écrire une seule phrase sans y commettre au moins deux fautes d’orthographe, si on ne parlait que de l’orthographe, donc les enseignants justifient l’acte de lire un conte comme un support, une aide pour renforcer et améliorer l’activité de l’écrit dans la classe.

La deuxième catégorie pense qu’il faudrait mieux « raconter » le conte, et certains enseignants demandent même à leurs élèves de ranger leur livre. Raconter sans support écrit renforce l’acquisition du vocabulaire dans l’activité du langage ; et les élèves tendent à le réinvestir dans ses interactions dans la classe.

Les enseignants constatent ainsi que les élèves ressentent un plaisir, un bonheur à entendre ces histoires et ils sont plus concentrés que si on leur lit simplement.

De là, quelques directives dans les manuels scolaires ne peuvent passer inaperçues :
- Pourquoi intensifier les questions autour de l’histoire ?
- Pourquoi ne pas laisser ce moment de bonheur d’entendre un conte durait un peu plus ?
- Pourquoi ne pas donner à l’élève plus de liberté à estomper les images dans sa tête et de le laisser s’envoler dans son imagination ?

Et là, un autre point frappe droit dans les yeux : si on prend tout les manuels scolaires qui contiennent des contes, on constatera qu’ils sont abordés de la même manière, en utilisant la même démarche, en un seul mots ils sont enseignés de la même façon. Nos enseignants et bien sur les inspecteurs et tout ceux qui conçoivent ces manuels prennent Propp comme l’unique référence en cette matière, et l’élève se trouve obligé de découpé l’histoire, décortiquer le texte, faire face à un bombardement de questions, et sous prétexte de susciter la créativité de construire un conte à partir d’une structure commune, et cela au lieux de le laisser savourer l’histoire, de survoler d’autres aires et de sentir le plaisir dans la lecture.

Cette activité noble se retrouve réduite à un travail de découpage, d’analyse et d’évaluation or une activité peut être parfaitement « pédagogique » sans pour autant être soumise à l’évaluation immédiate. Alors pourquoi ne pas élargir cette sphère pour approprier un statut culturel au conte comme un moyen de valorisation des diverses cultures ?

Signalons ici, que les enseignants justifient la démarche suivie par les inspections et les contrôles, ils ajoutent que leur devoir est de suivre le programme ministériel et de respecter ses horaires, or raconter un conte et en procéder d’une autre manière nécessitent un peu plus de temps que prévu, parallèlement, le système actuel est centré sur l’évaluation des connaissances et des compétences, et il considère que la rentabilité est immédiate ou elle n’est pas, Gay-Para, illustrant cela, en donne un exemple très significatif :« Demande à une graine de pousser, de donner un arbre et des fruits en une seule journée ».
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